Editorial 33 ème dimanche

14 Nov 2020 | Edito

Confinement oblige ? Erreur comptable ?

Liberté de choix !

Marcel Bardon, diacre

Nous sommes au terme de l’année liturgique et St Matthieu nous relate en ce dimanche l’une des 3 dernières paraboles avant le drame de la Passion. Et la parabole des Talents est là comme une alternative où il ne semble pas y avoir de délai. Que va-t-on choisir ici ?

Gagner la récompense ou enfouir dans un sol sans lendemain ?

Avoir peur ou faire confiance ?

Parlons chiffres ! Dans cette parabole Jésus prend des proportions pharaoniques si on prend en considération proportionnelle le modèle choisi pour cela : 

Un Talent ! c’est une somme considérable

1 Talent = 6.000 journées de travail (presqu’une vie de labeur)

2 Talents = 12.000 journées de travail (une vie de couple au labeur)

5 Talents = 30.000 journée de travail (c’est déjà une petite entreprise)

Alors tout cela est-il bien raisonnable ?

Si on regarde de près on peut répondre OUI ! En fait, si nous prenons conscience du temps du Judaïsme à l’époque de Jésus, la vie religieuse avait en tête les 2 mesures avec lesquelles Dieu régissait son peuple : la mesure de Justice (la midat hadin) et la mesure de Miséricorde (la midat harahamim). Jésus est venu apporter cette mesure de Miséricorde que beaucoup espéraient. Cette mesure de Miséricorde avait été donnée ainsi par cet homme de la parabole (Dieu) qui avait confié tous ses biens : 8 Talents (48.000 journées de labeur) Quelle folie !

Dans cette histoire, le drame vient quand celui qui a reçu le don gratuit d’un Talent l’enfouit sous terre parce qu’il voit avec méfiance, il a peur de celui qui est son Donateur, pensant qu’il n’est qu’un Juge implacable alors qu’Il est un Père amoureux de ses enfants. Et ce pauvre malheureux à qui il a été confié une part de la Miséricorde, il l’a enfoui sous terre, il a confiné le don gratuit de l’amour. Tout cela car il pensait que son Donateur n’était pas BON. Alors que Jésus a dit lui-même que « Dieu seul est BON ».

Si Dieu est BON et qu’il nous a créés à son « image » et que dans ces temps qui sont les derniers, Jésus nous a redonné cette « image » que nous avions perdue, peut-être qu’il désire voir en nous la trace de sa BONTÉ. Cette bonté qui n’est pas confinée mais qui, comme une graine déposée en terre, abonde et donne du fruit avec talent ! Nous n’en sommes pas dépourvus.

Regardons et vivons ce temps d’enfouissement comme un temps fécond en nous plongeant dans la prière, la « Lectio Divina », la patience d’une année nouvelle !