AMOUR ET (BIO)DIVERSITÉ

25 Oct 2020 | Edito

P. Laurent de Villeroché, eudiste

Dans le premier chapitre de son encyclique Laudato Si, le pape François brosse le tableau saisissant de la « perte de la biodiversité » dans la création. Ainsi « disparaissent chaque année des milliers d’espèces végétales et animales que nous ne pourrons plus connaître, que nos enfants ne pourront pas voir, perdues pour toujours ». Et quand les écosystèmes s’éteignent, par exemple ceux des forêts, la terre se transforme très vite en « déserts arides ».

Mais le pape n’en reste pas au constat. Il appelle aussi à une conversion spirituelle : « Si les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, c’est parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands », et, parmi les raisons, il y a l’oubli de l’appel divin à former une « maison commune ». Analysée en cette racine mystique, « la crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure ».

Peut-être ces réflexions peuvent-elles aider à rendre plus concrets les textes de ce jour ? Quand saint Paul invite à se détourner des idoles et à servir le Dieu vivant (2e lecture), c’est qu’il sait que l’homme a tendance à « assécher » sa vie, à se créer des « déserts » en oubliant de donner de la place aux autres, au vrai Dieu et parfois même à sa vraie personnalité. Déjà Jésus invitait à se nourrir de la diversité des relations possibles : « Tu aimeras Dieu » mais aussi « ton prochain comme toi-même ». Bref tout tenir, parce que tout est important et, comme le dirait le pape, « tout est lié ».

Demandons à Dieu, qu’en bons disciples-missionnaires, nous montrions davantage au monde en soif d’espérance qu’il est toujours possible de faire refleurir les déserts. Il suffit d’aimer la (bio)-diversité !