[EDITO] Drapeaux, banderoles et calicots…

10 Avr 2017 | Edito

[EDITO] Drapeaux, banderoles et calicots…

Les manifestations de tout genre, qu’elles soient revendicatives, de soutien ou politiques, nous ont habitué à voir fleurir des banderoles, des drapeaux, parfois des fumigènes ou encore des ballons. Il faut affirmer un soutien, avec des objets parfois symboliques et colorés, qui soulignent les slogans ou les cris. Mais les mouchoirs ou les foulards peuvent aussi faire l’affaire, si l’on n’a pas autre chose sous la main, surtout en cas de manifestation spontanée…

Les habitants de Jérusalem n’avaient pas eu le temps de confectionner des banderoles avec les mots « Vive le fils de David ». Leurs manteaux et des branches d’arbres ont servi de tapis et de banderoles pour accompagner leurs cris de « Hosanna » et de « Béni soit celui vient au nom du Seigneur ».

Mais les branches ont rapidement séché, et les manteaux ont vite repris leur usage habituel, bien utile lors des nuits fraîches de cette période de la Pâque à Jérusalem. Et ceux qui les avaient utilisés pour acclamer le fils de David sont retournés à leurs occupations et leurs intérêts personnels, réclamant même le vendredi par des vociférations la mort de celui qu’ils avaient acclamé sur son passage par des hourras.

Peut-être avons-nous apporté de petits rameaux de buis pour venir à la messe ; plus probablement, nous avons pris ceux qui nous ont été proposés à l’entrée de l’église. La manifestation a été nettement moins spontanée que celle de Jérusalem, et plus ritualisée qu’une ola de stade ! Et puis nous sommes rentrés chez nous avec notre petit rameau, dans le but de le conserver précieusement jusqu’à l’année prochaine. Comme un pieux souvenir ?

Notre enthousiasme pour Jésus le fils de David va-t-il devenir sec comme ce rameau au fil des jours et des mois ? Retournerons-nous nos manteaux comme une veste le vendredi saint pour l’oublier et le renier ? Et laisserons-nous passer la fête de Pâques sans nous souvenir des promesses de notre baptême et sans les renouveler ?

Que les manifestations de notre enthousiasme de ce jour des Rameaux, même timides, ne se dessèchent pas comme un rameau, mais qu’elles deviennent au contraire le signe de notre attachement au Seigneur et de notre désir de le laisser prendre de plus en plus de place dans notre vie.